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Convocation devant le Tribunal spécial de la Sainte Inquisition

Par la présente,

Nous, Mgr Otto Bismarck, Missus de l'Inquisition, Evêque de Damas, Vicaire Diocésain, Curé de Cambrai, recteur de l'ordre de Saint Thomas d'Aquin, Baron de Châtelet,

     VU la règle multiséculaire de la Sainte Eglise proscrivant toute action belliqueuse au cours du repos dominical ;
     VU le mandat confié par S.E. Clodeweck, Cardinal de la Sainte Eglise Romaine, responsable de la Congrégation de la Sainte Inquisition, à Nous, évêque de Damas pour mener enquête sur la prétendue violation de la trêve dominicale perpétrée par les armées du Comte des Flandres ;
     VU les prérogatives accordées par ledit mandat en vue de mener à son terme l'instruction du procès devant le Tribunal Spécial de l'Inquisition afin de déterminer si le Comte des Flandres ainsi que ses armées ont bel et bien violé la trêve dominicale ;
     ATTENDU qu'il nous a été rapporté que les armées Flamandes ont pénétré sur le territoire artésien sans l'accord du Conseil d'Artois pour soutenir les indépendantistes de Calais ; que la Justice de la Sainte Eglise Romaine ne s'intéresse pas à ces considérations temporelle et politique mais qu'elle s'inquiète a fortiori, dans son domaine, des violations de ses commandements ;
     ATTENDU qu'aucun motif ne saurait faire exception aux règles énoncées par l'Eglise si ce n'est par dérogation accordée par elle seule ; que la lutte contre l'hérésie ne saurait être invoquée pour violer la trêve dominicale ; que ladite lutte ne peut se pratiquer militairement qu'avec l'aval de l'Eglise seule ;
     ATTENDU que l'Eglise souhaite discerner si les présomptions de violation de la trêve sont véritables et à ce titre, confirmer ou infirmer les accusations portées à l'encontre du Comte des Flandres ;
     ATTENDU que tout moyen a été donné à Nous dans le cadre de notre mandat pour faire toute la lumière dans cette affaire et mener à son terme une instruction claire et rigoureuse ; un soin tout particulier sera apporté à discerner le vrai du faux pour que justice soit faite ; que nul ne saurait remettre en cause notre indépendance sur ce dossier ; que l'Eglise comme elle l'a toujours fait s'efforce de faire régner la justice et la paix dans le monde en n'hésitant pas à sévir lorsqu'on contrevient à ses lois ; que l'objectif du Tribunal sera avant toute autre chose de dégager des responsabilités et d'établir consciencieusement les faits.
     Par ces motifs, ordonnons l'ouverture des audiences des parties au procès ; exhortons le Comte des Flandres à se présenter devant Nous ainsi que le chef de son armée ayant pénétré sur le sol artésien au cours de la journée du dimanche pour répondre de leurs agissements ; les Evêques de Cambrai et des Flandres sont invités à prendre part au procès ; de même toute personne concernée par cette affaire est priée de faire part de son souhait de témoigner au plus tôt auprès de Nous par courrier privé (IG) ;
     Qu'à titre de mesures conservatoires, frappons le Comte des Flandres, Louis-Alexandre ainsi que le chef de l'armée Vanartevelde d'interdit pour avoir été mis en défaut ;
     De même, bien que les deux personnes susvisées demeurent présumées innocentes, il est rigoureusement proscrit à tout fidèle aristotélicien de s'associer à leurs directives tant que l'affaire n'a pas été discernée convenablement par la Sainte Inquisition ; que toute infraction à cette mesure fera encourir la sentence d'excommunication "latae sententiae" ;
     Nous rappelons enfin que la non présentation devant le tribunal de la Sainte Inquisition sera associée à une présomption de culpabilité avec les conséquences qui en découleraient ;

Pour la Congrégation de la Sainte Inquisition, avec l'aval de SE le Cardinal Clodeweck,

Fait à Cambrai le dix septembre de l'an de Grâce 1456.

Mgr Otto Bismarck, évêque de Damas

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SE Clodeweck, Cardinal de la Sainte Eglise

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